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samedi 7 juillet 2012

Pour un projet alternatif à la NUB !


L’ordre du jour du Conseil d’administration de l’Université Montesquieu Bordeaux IV du lundi 9 juillet 2012 porte notamment sur un « Point d’information sur la NUB » auquel est attaché un document intitulé « Dossier Bilan NUB ». Ce support marque la fin de la première phase de construction de la future Université de Bordeaux consistant à dresser un état des lieux de l’enseignement supérieur et de la recherche dans la métropole bordelaise et de fixer ses objectifs stratégiques.
Désormais, le projet entre dans une phase de réalisation durant laquelle une réflexion collective et partagée devrait permettre l’élaboration de moyens permettant la satisfaction d’objectifs louables tels l’amélioration de la qualité de la pédagogie ou favoriser l’insertion professionnelle des diplômés. Malheureusement, la lecture de ce document nous démontre une vision de l’Université que nous ne partageons pas oubliant d’associer les usagers dans le dessein de ce futur établissement. En effet, depuis près d’un an, lors des séances du Conseil d’administration de Bordeaux IV, un certain « flottement » pèse sur les débats autour de la structure institutionnelle de la NUB et le positionnement de l’économie, de la gestion, du droit, de la science politique et de la démographie dans le cadre de collèges de formation et départements de recherche. Il est simple de constater que le regroupement actuel de ces disciplines au sein de l’Université Bordeaux IV est le fruit de réflexions anciennes dont la conséquence est la création de notre établissement qui avait pour but cohérence et lisibilité de l’enseignement supérieur et de la recherche en sciences sociales. Ces objectifs sont aujourd’hui en partie les mêmes que ceux guidant la future NUB qui fait une abstraction totale des raisons ayant poussé à la création de l’Université Montesquieu Bordeaux IV en 1995.
Nous sommes face à une situation paradoxale, en effet, il est porté à connaissance des administrateurs de l’Université Montesquieu Bordeaux IV un document présenté comme un état des lieux fixant des objectifs pour la future NUB. Or, ce support va au-delà de ce simple bilan en proposant une structure institutionnelle de cet établissement. Nous regrettons que les projets alternatifs, pourtant cités dans le document, ne soient pas présentés et que la discussion n’entraine pas un vote qui aurait valeur de position officielle de notre Bordeaux IV dans le cadre des discussions avec les partenaires fondateurs de la NUB
Afin de préciser notre position nous allons revenir sur deux points que nous déplorons dans cette présentation de la future université unique bordelaise ; la nécessité de mutualisation des moyens et la problématique de la taille dans le cadre de la mondialisation de l’enseignement supérieur.
Une nécessité de mutualisation des moyens
Nous regrettons que le terme « péréquation » n’apparaisse pas une seule fois dans le document précité malgré l’utilisation récurrente de l’idée de « subsidiarité ». Comment mettre en œuvre une subsidiarité efficace sans le levier de la péréquation ? Un calcul simple du rapport entre le budget des différents fondateurs de la NUB et de leur nombre d’étudiants permet de dégager de véritables inégalités. Aujourd’hui un étudiant à l’IEP de Bordeaux représente un investissement moyen de près de 8300€ pour la collectivité, se montant ne s’élève qu’à 4800€ pour un usager de notre établissement. Or, l’IEP obtient, dans le cadre de ce schéma organisationnel, le rang de collège de formation disposant d’une autonomie budgétaire, ce qui n’est pas le cas de l’Université Montesquieu Bordeaux IV fondue dans un collège englobant toutes les Sciences Humaines et Sociales comprenant notre établissement et un démembrement de l’Université Bordeaux II.
Nous sommes face à une proposition créant au sein de la NUB une formation à deux vitesses dans laquelle les étudiants à l’IEP demeureraient toujours favorisés face à des formations universitaires traditionnelles moins bien dotées. Nous pensions, naïvement peut être, que le rôle de la NUB aurait permis la restauration d’une certaine forme d’égalité, l’autonomisation de cet établissement lui permettant de conserver un statut de privilégié au  sein de la future université bordelaise.
Par ailleurs, certaines formations disposent d’une renommée et d’une efficacité indiscutable en matière d’insertion professionnelle des diplômés. Il s’agit particulièrement des structures de type dérogatoire (IUT, IAE, IUFM) représentant des volumes d’étudiants proches de ceux de l’IEP. Il nous paraît surprenant que contrairement à ce dernier, ces composantes ne disposent pas d’un traitement spécifique. En effet, nous lisons dans cette architecture, malgré une volonté exprimée d’innovation, un certain conservatisme à l’égard de la formation des futures élites. 
Enfin, nous sommes convaincus que les universités Bordelaises ont aujourd’hui besoin de mutualiser leurs moyens structuraux. Néanmoins, nous doutons que la lisibilité de  départements de recherche d’ampleur soit synonyme de cohérence scientifique. Au contraire, nous craignons une absence de péréquation entre sciences dites « dures » et sciences humaines et sociales et craignons que le prestige des premières anéantisse les secondes.
Une grande université synonyme de « petite école »
Le dictat des grandes écoles dans la formation des élites ne cesse malheureusement de grandir face à une Université qui demeure le parent pauvre de l’enseignement supérieur français. Nous souhaitons le bien être des étudiants, la performance scientifique et une université juste porteuse des valeurs du service public. Nous réaffirmons le besoin de mutualiser à l’échelle bordelaise certaines fonctions supports propres aux universités, mais doutons désormais du sens d’une telle démarche pour l’enseignement supérieur et la recherche, cœurs créateur de valeur de l’Université. La NUB représente 60 000 usagers, il suffit de se pencher sur le classement de Shanghai pour constater que les établissements leaders au niveau mondial en la matière comportent un nombre raisonnable d’étudiants (Harvard 20 000, Stamford 15 000, MIT 10 000, Yale 11 250) mais disposent de moyens plus importants.
La volonté d’une lisibilité plus importante auprès des parties prenantes (acteurs économiques notamment…) ne s’est pas traduite par une association efficiente de ces dernières à la construction de cette structure institutionnelle pourtant en partie justifiée par un besoin de cohérence à leur égard.
La force de l’Université repose sur le lien intime entre la formation et la recherche, architecture réalisable dans le cadre de structures à taille humaines nous faisant donner raison à l’expression anglo-saxonne chère à l’économie small is beautiful. La proposition faite créant une véritable dissonance entre les 4 départements de recherche et les 6 collèges de formation confirme cette crainte. Sans tomber dans un dogmatisme inadéquat créant une parfaite symétrie entre ces deux fonctions universitaires, nous déplorons certaines incohérences en matière de politique de recherche et l’influence des structures « privilégiées » (IPB, IEP) sur la stratégie scientifique de la future NUB. Par ailleurs, nous ignorons si les intitulés des ces futurs départements soient véritablement parlant pour les acteurs de la vie économique. La cohérence aurait peut être voulue un guichet unique de la recherche à destination des parties prenantes dans le même sens que le doctorat unique délivré par le PRES Université de Bordeaux.
Enfin, nous pensons que notre Université ne doit pas se créer de « complexes » face aux autres fondateurs de la NUB. Nous sommes un établissement contemporain créé dans un souci de cohérence scientifique, la réforme récente des UFR démontrant qu’à une échelle réduite nous pouvons améliorer l’articulation entre formation et recherche. La NUB doit être un outil utile et efficace au service public de l’enseignement supérieur, le projet de schéma actuel semblant creuser les inégalités entre établissements et étudiants.

 Propositions
Nous avons conscience de la difficulté de mettre en œuvre des réformes de l’enseignement supérieur et souhaitons proposer des pistes permettant une meilleure concertation autour de ce projet majeur de refonte de l’Université bordelaise. En l’état, nous nous opposons à cette structure institutionnelle. Nous proposons donc :
  • Le respect du phasage présenté dans le document « Dossier Bilan »
  • Un débat sur le bilan suivi d’un vote de l’état des lieux et des objectifs de la future NUB au sein du Conseil d’administration de l’Université Montesquieu Bordeaux IV
  • Une présentation des projets alternatifs énoncés mais non détaillés dans le document « Dossier de Bilan » de juillet 2012 devant le Conseil d’administration Bordeaux IV
  • Un vote tenant lieu de position de l’Université sur la proposition de structure institutionnelle faite dans le document précité

  •   Une association plus importante des étudiants et des parties prenantes dans ce projet d’ampleur
L'équipe ULM

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